Droits culturels entre France et Maroc
Est-ce que des ateliers collectifs de musique organisés par une MJC peuvent contribuer au renforcement du lien social sur un territoire? De quelle manière ? Par quelles pratiques ? Quelles relations imaginer entre les participant.e.s ?
C’est pour répondre à ce type de questionnements que le projet SociabilART a été conçu par notre fédération, en étroite collaboration avec la fondation marocaine Ali Zaoua.
La fondation Ali Zaoua, créé en 2009 à l’initiative du réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch, gère des centres culturels dans plusieurs villes du Maroc. Pour vous imprégner, par le biais d’une Å“uvre de fiction inspirée de faits réels, de la réalité sociale d’un parmi ces centres culturels, celui appelé « Les Etoiles » à Casablanca, nous vous invitons à regarder le film « Haut et fort », récemment en compétition au Festival de Cannes. Une projection est prévue le 29 janvier prochain au cinéma Espace Jacques Tati géré par la MJC d’Orsay (91).
Le projet SociabilART, né d’une collaboration entre la FRMJC-IdF et cette fondation, s’adresse à des professionnel.le.s de la transmission de pratiques artistiques : profs de danse, musique, arts plastiques, etc. et médiateur.rice.s culturel.le.s. Les 10 participant.e.s sont issu.e.s en partie de la fondation Ali Zaoua et en partie des MJC franciliennes. Les structures actuellement impliquées sont la MJC Hauts de Belleville à Paris, le CAEL à Bourg-la-Reine et la MJC Louis Lepage à Nogent-sur-Marne.
Une première étape du projet a eu lieu à Casablanca en octobre dernier. La presse marocaine ayant très bien couvert la venue de la délégation francilienne pour le démarrage du projet, voici une interview croisée à Graziana Lucarelli, animatrice du réseau fédéral et chargée du projet SociabilART pour la France, et Sophia Akhmisse, directrice exécutive de la fondation Ali Zaoua et pilote du projet pour le Maroc.
Une fois rentré.e.s en France, une des participantes françaises au projet, Louise Soulié-Dubol, nous a livré une présentation de son parcours artistique et un retour sensible sur sa participation à la première phase du projet.
Malgré les contraintes sanitaires qui pèsent sur les échanges et les mobilités à l’international, le projet continue en distanciel. Plusieurs journées de travail en visioconférence permettent au groupe de se retrouver pour continuer à travailler ensemble, dans un aller-retour perpétuel entre appropriation corporelle et intellectuelle des contenus, entre théorisation des concepts et leur mise en pratique. La prochaine étape se déroulera en février, pendant les vacances d’hiver.
Le concept constituant le fil rouge de cette démarche originale de formation est celui des « droits culturels ». Malgré le fait que ces droits soient garantis par des conventions de droit international et que la loi NOTRe de 2015 favorise l’expression de ces droits, le concept reste souvent flou et peu (ou pas) appliqué dans notre pays.
Ainsi, dans ce contexte aggravé par un climat social caractérisé par des tensions identitaires prenant de multiples formes, le projet SociabilART initié par la FRMJC-IdF et les MJC franciliennes, constitue un petit pas vers l’objectif bien ambitieux de, comme le dit très bien Jean-Michel Lucas, « faire humanité ensemble ».
Vous souhaitez intégrer le projet ou en savoir plus ? Vous pouvez joindre Graziana Lucarelli à glucarelli@mjcidf.org