Retour sur le congrès « pour inventer l’avenir des MJC en Ile-de-France »
Les 8 et 9 avril 2016, la Fédération régionale des Maisons des Jeunes et de la Culture organisait un congrès « pour inventer l’avenir des MJC en Ile-de France ». L’événement a réuni à l’Université de Champs-sur-Marne 48 associations affiliées et plus de 170 participants, dont 80 bénévoles et volontaires, et 91 professionnels. Des temps de plénière, des ateliers, et une agora ont permis à tous les participants de travailler ensemble les textes proposés par les MJC en amont du congrès, et d’arriver, à force de débats animés, à déposer quatre textes d’intention différents, qui seront portés par le Conseil d’administration puis soumis au vote des adhérents lors de l’Assemblée générale de la Fédération, prévue le 25 juin 2016.Â
« Formaliser les désaccords » au sein d’un réseau qui doit aujourd’hui « retrouver le sens d’une éducation populaire et politique » : les objectifs proposés par l’animateur Jean Le Bohec pour cet « objet votant non identifié » – comme l’a formulé Patrick Chenu, directeur de la Fédération régionale – que constituait ce premier Congrès n’étaient pas peu ambitieux.
Fédération d’associations d’Education populaire portant des valeurs de pluralisme et de confrontation des idées, d’écoute et d’exigence démocratique, la FRMJC-IdF avait décidé, sur la volonté de ses adhérents rassemblés en Assemblée Générale en mai 2015, de s’imposer cet exercice difficile de mise en discussion de ses propres orientations.
Six thématiques avaient été proposées comme axes de réflexion :
- Quel sens donner à l’action des MJC dans la société d’aujourd’hui ?
- Quelle place doivent-elles prendre sur les territoires ?
- Comment s’organiser ?
- Quel rôle pour les bénévoles, les professionnels, les volontaires et les collectivités ?
- Quelle économie mettre en œuvre ?
- Quelle serait la Fédération idéale ?
Les participations en amont du Congrès pouvaient prendre la forme :
- Soit d’intentions, proposant une réflexion globale sur l’ensemble des items
- Soit de contributions, de forme libre, traitant plus spécifiquement d’un ou plusieurs items
Ouvert à tous dans sa vocation à constituer un lieu de débats, le Congrès a réuni au cours des deux journées 48 associations, environ 80 bénévoles et volontaires, et plus de 90 professionnels.
Des temps d’ateliers (animés par les porteurs d’intentions), une agora (lieu d’échanges ouverts autour des différentes thématiques), de plénières, ont permis, tout d’abord, de mettre en lumière les différentes conceptions présentes au sein de notre réseau. Le rôle de la fédération en particulier- employeur ou non, formatrice, etc.- a soulevé des débats passionnés qui, certainement, se poursuivront au-delà du Congrès.
Si les difficultés actuelles de la fédération (en termes notamment de finances et de ressources humaines) ont été pointées du doigt, de nombreux participants se sont positionnés en faveur d’un approfondissement du travail en réseau, passant notamment par la formation des directeurs et animateurs autour de la notion de MJC « biens communs de leur territoire ». Autre préoccupation puissamment exprimée : la formation des bénévoles, avec différentes propositions formulées pour améliorer leur intégration dans le fonctionnement associatif, leur connaissance de l’histoire des Maisons des Jeunes et de la Culture, etc.
Concernant le sens des MJC, un certain consensus s’est dessiné pour définir les MJC comme des espaces de formation à l’esprit critique, au sein desquels l’accueil de tous doit faire l’objet d’une inquiétude permanente.
Ni commencement, ni finalité, le Congrès a d’abord vocation à susciter des débats au sein de toutes les MJC, de mettre en mouvement les plus de 80 associations du réseau qui, dans ce même esprit critique qu’elles valorisent pour leurs bénévoles, se doivent de questionner en permanence leur place, leur rôle et même leur responsabilité au sein d’une société aujourd’hui confrontée aux vieux démons des préjugés raciaux et religieux, du postcolonialisme, d’une prétendue incommunicabilité des cultures qui, à en croire certains, rendrait caduque la philosophie humaniste sur laquelle les MJC se sont fondées depuis leur création. André Philip, fondateur en 1944 de la République des Jeunes, prônait une laïcité ouverte qui « [ne serait] pas la neutralité, apolitisme, refus des réalités et fuite devant le réel », mais au contraire « reconnaissance, acceptation, respect de l’autre, de la vérité de son engagement ». C’est d’abord avec ce goût du partage et d’un débat aussi libre que respectueux que ce Congrès s’est donné pour but de renouer.
Pendant la première phase de suivi du congres, la commission chargée de son organisation avait retenu quatre intentions et neuf contributions.
La commission congrès est présidée par Alain Morell et animée par Jean-Pierre Morvan. Pour les joindre à ce sujet, envoyez un mail à congres@mjcidf.org