Les Portraits de la Solidarité Internationale : Maria Delaney
Dans le cadre de sa participation au dispositif « Corps Européen de Solidarité », la FRMJC-IdF amplifie son action à l’International. Faisons connaissance avec les actrices et acteurs engagé·e·s dans cette opération, via une série de double-portraits : d’une part, la parole est laissée au.à la Volontaire, de l’autre, au.à la tuteur.rice qui l’accueille. Aujourd’hui : Maria Delaney et Stéphane Emin, du CENTRE PARIS ANIM’ Pôle Simon Le franc.
Maria Delaney est une jeune femme italienne, Volontaire auprès du CENTRE PARIS ANIM’ Pôle Simon Le franc depuis octobre dernier, et son tuteur, Stéphane Emin.
Ces témoignages ont été recueillis par Alexandru Casian, Volontaire portugais en mission au siège de la FRMJC-IdF.
1. Peux-tu décrire ton parcours personnel, académique et professionnel ?
Salut tout le monde ! Je m’appelle Maria, j’ai 29 ans et je viens d’Italie, plus précisément de Rome, la ville éternelle, où j’ai le plus habité dans ma vie. Cependant, mes origines ne sont pas du tout italiennes. En effet, ma famille provient d’Amérique latine. Ma mère est chilienne et mon père est argentin. En résumé, si je devais choisir un mot pour décrire mon histoire, ça serait sans doute interculturalité. C’est un aspect qui m’a toujours accompagné et c’est pour ça que j’ai décidé d’étudier « Traduction et Interprétation » à l’université. Bien évidemment, je suis très passionnée par les langues étrangères ! À ce jour, j’en parle cinq : l’italien, l’espagnol, l’anglais, le français et le russe.
Durant ma formation, j’ai eu la chance de voyager et faire des expériences à l’étranger, à savoir, en Espagne et en Russie (Moscou). Ça a fait toute la différence pour moi car ça a changé pour toujours mon point de vue et ma manière de percevoir le monde et la vie.
Finalement, en mars 2019 j’ai terminé mes études et j’ai commencé à travailler : j’ai été traductrice, hôtesse, accompagnatrice pour des séjours linguistiques et j’ai même fait partie du personnel du Colisée !
2. Quelles étaient tes motivations, mais aussi tes doutes, tes craintes à l’idée d’intégrer le Corps Européen de Solidarité ?
Avec tout ce qui se passe dans le monde, et surtout après le premier confinement, j’ai ressenti que j’avais besoin d’un changement d’air. J’ai donc voulu participer à un projet de volontariat pour me mettre à l’épreuve, faire une expérience différente et apporter ma contribution, tout en apprenant des nouvelles compétences et outils et en découvrant une nouvelle réalité. En plus, j’avais vraiment envie d’améliorer mon français, car je l’avais appris au lycée mais je ne l’avais jamais pratiqué.
En fait, la langue était l’un de mes doutes les plus grands. Je me demandais : est-ce que je serai capable de me débrouiller et bien communiquer au sein de mon association ?
Mais j’avais aussi d’autres craintes. Par exemple :
• Ma mission : quand je suis arrivée, je n’avais pas vraiment compris ce que j’aurais à faire. « Et si j’avais trop de responsabilités ? », « Et si elles étaient trop difficiles ? » Ou, à l’inverse, « Si je n’avais pas assez de tâches à réaliser et que je m’ennuyais ? » « Comment j’allais apporter ma contribution ? »
• L’argent : comme on le sait, les volontaires ne sont pas salariés, mais ils reçoivent quand même de l’argent pour faire face aux dépenses. Mais, « Est-ce que cela allait suffire pour bien vivre dans une ville aussi chère que Paris ? »
• La situation sanitaire : comme nous sommes en pleine crise sanitaire mondiale, c’est vrai que ce n’est peut-être pas le meilleur moment pour se déplacer et vivre de nouvelles aventures ! Alors, « Comment cela allait affecter mon expérience ? »
3. Comment décrirais-tu ton expérience dans ta structure d’accueil et, plus globalement, en Ile-de-France ?
Si je repense aujourd’hui aux questions que je me posais avant de commencer l’expérience, ça me fait sourire ; parce qu’en fait, tout s’est vraiment bien passé. Dès que je suis arrivée, tou.te.s ont été vraiment gentil.lle.s et accueillant.e.s et je me suis sentie comme chez moi !
Mon projet de volontariat se déroule dans deux structures, toutes deux situées à Paris : le « Centre Paris Anim’ Pôle Simon le Franc », au cœur de la ville, et la « MJC des Hauts de Belleville », dans le XXème arrondissement. Il s’agit de centres sociaux et culturels, où l’on organise plein d’activités destinées à la communauté locale. Moi, je m’occupe d’animer un café de conversation en italien et en anglais, d’apprendre l’anglais aux enfants, d’aider les ados avec leurs devoirs, mais aussi d’accompagner les étranger.e.s avec des problèmes d’insertion, de contribuer à gérer la communication sur les réseaux sociaux, d’organiser des ateliers de bricolage, et plus encore… Sans oublier le projet commun que l’on est en train de développer avec les volontaires qui se trouvent en Ile-de-France !
En fait, à travers ce dernier projet, j’aurai la possibilité d’étendre mon expérience en dehors de la ville de Paris (que j’adore), en visitant les structures où les autres volontaires interviennent. C’est bien de pouvoir travailler en équipe ! En plus, c’est une excellente façon de découvrir d’autres endroits en Ile-de-France, surtout pendant cette période difficile !
4. Quels conseils donnerais-tu aux jeunes francilien.ne.s qui aimeraient partir en tant que volontaires européen.ne.s ?
Faites-le ! Je sais que parfois, quelques doutes et inquiétudes peuvent survenir, mais je peux vous assurer que tous les problèmes peuvent être résolus et vous n’allez pas le regretter. Trouvez un projet qui vous intéresse, il y en a pour tous les goûts, et partez ! Vous allez sortir de votre zone de confort et élargir vos horizons. Vous allez découvrir vos limites et vos points forts. Enfin, vous allez apprendre à mieux vous connaître et quoi qu’il en soit, ça en vaudra quand même la peine.
Stéphane Emin – Directeur du CENTRE PARIS ANIM’ Pôle Simon Le franc et tuteur de Maria
1. Quelles étaient les motivations, mais aussi les doutes, les craintes de votre association à l’idée de participer au Corps Européen de Solidarité ?
Après plusieurs années d’accueil de Volontaires originaires d’Allemagne le CES nous permettait au Pôle Simon Le Franc d’accueillir des jeunes d’autres nationalités et d’enrichir notre expérience interculturelle. Les quelques doutes reposaient plus sur les choix devant la diversité des profils des candidat.e.s et la polyvalence des missions que nous pourrions leur confier. S’agissant d’un dispositif d’échange européen ayant fait ses preuves depuis des années et avec l’appui d’une coordination de la FRMJC aucune crainte dans le fait d’y participer !
2. Comment décririez-vous l’expérience d’accueil de Maria ?
Maria est la première volontaire italienne accueillie au Pôle Simon Le Franc. Son arrivée était aussi le fruit d’une réflexion partagée avec la MJC des Hauts de Belleville où Maria réalise une partie de sa mission. Il a fallu adapter son rythme de travail et trouver une complémentarité entre ses missions à la MJC, celles au Pôle et enfin celles réalisées par Marie, notre autre Volontaire arrivé.e par le biais du dispositif de Volontariat Ecologique Franco-Allemand. Pour le moment tout se passe bien même s’il y a des ajustements à faire ce qui est normal après quelques mois d’accueil et dans le contexte si particulier du Covid. Avec du temps et des échanges réguliers nous arrivons à trouver des actions qui donnent satisfaction à tout le monde et j’espère vraiment que Maria pourra profiter de Paris en toute liberté une fois le confinement levé.
3. Quels conseils donneriez-vous aux autres structures franciliennes qui aimeraient accueillir des Volontaires Européen.ne.s ?
On a tendance à trop vouloir tout prévoir et tout maîtriser lorsqu’on pense à l’accueil d’un.e volontaire européen.ne. C’est une responsabilité mais il ne faut pas oublier que l’on a en face de nous des jeunes adultes porté.e.s par des convictions, le goût de l’altérité et un peu l’esprit d’aventure. Ce serait dommage de trop vite les enfermer dans nos fonctionnements même si c’est rassurant pour nous. Alors une fois passer les considérations organisationnelles qui doivent être bien claires il n’y a qu’à se laisser porter par la rencontre, les détours, encourager et soutenir les initiatives, accepter d’être bousculer. Le plus important est de se rendre disponible et de faire toute la place au.à la volontaire dans la dynamique du lieu.