Le Grand Débat des jeunes engagé.e.s : la parole à deux volontaires
Dans le cadre du Grand Débat National, les volontaires en Service Civique accueilli.e.s dans le réseau fédéral ont été convié.e.s à un temps de réflexion dans le grand Hall de La Villette à Paris. Parmi les participant.e.s, deux volontaires nous proposent un retour sur cette session de travail, de partage et de réflexion.
Lennart Wandsleb, Volontaire allemand en Service Volontaire Européen à l’APJC de Pavillons-sous-Bois (93)
« Le 20 février dernier, le Grand débat des jeunes engagés a eu lieu à Paris. En tant que volontaire européen, j’ai été invité à cet événement et j’étais vraiment impatient de voir ce qui m’attendait ce soir-là , car ce débat était organisé dans le cadre des Grands Débats, qui avaient été introduits par le président Macron en décembre.
Avec des centaines de volontaires de Service Civique et des volontaires de l’OFAJ, nous nous sommes réunis dans le hall de la Villette et avons pu participer activement au débat ou demander par SMS. Les représentants du gouvernement étaient Gabriel Attal et Marlène Schiappa sur place, qui ont discuté avec nous et ont répondu aux questions.
En moins de deux heures et demie, des sujets intéressants ont été discutés, allant des droits des personnes handicapées à la diversité et à l’égalité, en passant par des sujets tels que l’étude ou le volontariat, l’écologie et les changements climatiques. Le débat était très animé, ce qui était très amusant. Beaucoup de jeunes se sont exprimés, même si beaucoup ne pouvaient pas parler pour des raisons de temps. M. Attal et Mme Schiappa ont pris beaucoup de temps pour leurs discours afin de donner une réponse aussi précise que possible.
Pour moi en tant qu’étranger, il était très intéressant de suivre ce débat et de voir à quel point la politique est animée en France. Je n’ai jamais vu un tel événement en Allemagne. Cependant, je ne me sentais pas du tout affecté car seule la politique française a été abordée et que la question de l’Europe n’y était pas incluse. Aussi, j’aurais aimé que les volontaires internationaux invités puissent mieux participer. Je suis sorti de là avec une nouvelle expériences et de nombreuses questions. J’espère que ces débats auront lieu plus souvent. »
Andry Nathan Rakotoniaina, volontaire en Service Civique à la MJC de Savigny-sur-Orge (91)
« Sur place, nous étions près de 1000 jeunes, engagés en Service Civique, à nous être réunis pour ce débat animé par Anne Bélliard et Yannick Blanc, président de l’Agence du Service Civique. Nous avons pu échanger avec deux secrétaires d’État, Marlène Schiappa et Gabriel Attal.
Plusieurs sujets ont été évoqués. Ainsi, une jeune engagée en situation de handicap voulait savoir si, au sein de l’Agence du Service Civique, il y avait la possibilité de mettre en place une aide aux transports pour les personnes à mobilité réduite. Le président de l’Agence lui a répondu qu’il n’y a pas pour le moment de dispositif permettant d’aider ces personnes, tout en rappelant qu’une opération expérimentale est actuellement en cours d’évaluation.
Un autre jeune a évoqué dans son intervention la révocation des élus, considérant que ceux-ci sont le « personnel » du peuple, duquel ils tirent leur légitimité. La secrétaire d’État Marlène Schiappa, lui a répondu qu’elle n’était pas favorable à cette idée, en expliquant que cela pourrait engendrer des attaques « ad hominem », voire même une instabilité au sein du gouvernement.
À l’issue du débat, un jeune a attiré notre attention sur la situation écologique, affirmant que le gouvernement ne faisait pas grande chose dans ce domaine. La réponse de Gabriel Attal a mis en avant toute la complexité humaine quant à la question de la transition écologique, arguant de l’impact potentiel sur la situation de l’emploi dans notre pays.
Lors du débat, j’ai remarqué qu’il y avait une certaine défiance des jeunes vis-à -vis du gouvernement et je trouve cela dommage. En même temps, je trouve intéressant que l’État entame le dialogue avec les français. J’espère que ces débats amèneront le gouvernement à mieux répondre aux attentes de notre pays aujourd’hui par le biais de solutions durables.
J’ai apprécié ce débat et je m’intéresse aux questions qui sous-tendent notre avenir, mais il m’aurait été agréable que cette rencontre dure un peu plus longtemps ».