Nous y étions : inauguration des Hauts de Belleville – Paris 20
Nous vous en parlions récemment, le projet des Hauts de Belleville est flambant neuf et a été inauguré le samedi 12 octobre dernier. Après deux années de travaux et cinq années de co-construction entre partenaires, le ruban tricolore a été ouvert par la présidente de l’association Les Hauts de Belleville, Danielle Peters, en présence notamment de Pauline Veron, Adjointe à la maire de Paris, en charge de la Démocratie locale, de la participation citoyenne, de la vie associative et de la jeunesse.
C’est en 2011 que le conte de fée a démarré : le bailleur social Antin Résidences, aidé par l’architecte Bruno DUPOUY de l’agence CODA Lair et Roynette ont enclenché le projet honorable et unique de réhabilitation de la MJC/FJT des Hauts de Belleville. A cette occasion, et pour mettre toutes les chances de leur côté dans la réussite de cette réalisation exceptionnelle, ce travail collectif s’est appuyé sur un montage original que représente la collaboration entre l’association des Hauts de Belleville, l’architecte Bruno DUPOUY et le Bailleur Antin Résidences, qui, ensemble, ont bravé le chemin aventureux des étapes d’autorisation ou de validation. Leur collaboration a permis à un bâtiment construit et imaginé en 1959 de devenir un bâtiment décalé et un lieu-phare, réunissant un tissu urbain traditionnel et un tissu urbain plus moderne.
Cette réhabilitation de la MJC/FJT est un aboutissement pour le modèle économique que souhaite transmettre et développer Marnia BOUHAFS, la co-directrice de la MJC/FTS qui compte sur la coopération, les solidarités de voisinages et le collectif, – « Nous avons dû repenser le modèle économique et de gouvernance pour créer les conditions d’un enrichissement mutuel qui puisse bénéficier à tous » nous confiait-elle – sans oublier l’un des enjeux majeurs qui est la problématique des logements des jeunes.
Le discours de Danielle Peters a largement mis en évidence le caractère original du montage financier du projet :
AUDACIEUX, AUDACIEUX
C’est ainsi que nous pouvons définir le projet qui a été initié il y a 60 ans par le Père Thouvenin de Villaret avec un bailleur social, la SOFI qui aujourd’hui est représentée par le groupe Antin, et un architecte Claude Béraud 1er prix de Rome.
Leur ambition : offrir des logements accessibles aux familles et jeunes pour habiter, et des lieux pour se retrouver, y danser et y créer.
Le projet initial regroupant un habitat communautaire, un foyer de jeunes travailleurs, une MJC et même un jardin d’enfants n’a pas été construit grâce aux largesses d’un généreux donateur. Elle est simplement le fruit de l’utilisation judicieuse de différents moyens de financement existants : Les crédits HLM, la caisse d’allocation familiale, le ministère de la population, le fonds d’action sociale en faveur des jeunes algériens-musulmans, le conseil municipal de Paris et un prêt de la caisse d’épargne, remboursement pris en charge par l’association.
Pour cette rénovation (la 3eme), là encore, nous avons durant 5 ans fait preuve de coopération entre un bailleur social, Antin Résidence, un cabinet d’architecte CODA-Archi Lair et Roynette et notre association.
Si le financement du foyer a été trouvé grâce aux fonds mobilisés pour le logement social, pour la MJC, qui a montré son utilité sociale auprès de générations de jeunes et de familles durant ces 60 dernières années, aucun fonds public n’a pu être mobilisé pour cet investissement nécessaire.
L’association a donc décidé de participer à hauteur de 1 735.000€, soit la totalité de ses fonds propres, pour poursuivre cette ambition d’offrir au quartier un bien commun du territoire.
Danielle Peters résume enfin les grands axes conceptuels du projet, avec notamment la valeur réitérée de l’éducation populaire :
La démarche d’éducation populaire est au cœur de notre action afin que chacun puisse s’engager avec conviction et apprenne collectivement à y développer la solidarité.
– Solidarité, avec par exemple la mise en place pour la première fois d’un quotient familial sur 3 tranches pour permettre à chacun de participer en fonction de ses moyens.
– Education populaire en continuant d’avoir Confiance en La Jeunesse et à respecter chacun quelque soit son origine sociale ou culturelle, son engagement, ses convictions politiques ou confessionnelles : la maison demeurera le lieu de rencontre, de dialogue et de mixité qu’elle a toujours été au sein du quartier.
AUDACE, c’est ce que nous continuons de porter et pour cela nous avons besoin de vous : besoin des habitants pour être présents et insuffler cette esprit des Hauts de Belleville aux générations, besoin du bailleur qui sera à nos côtés, j’espère encore pour longtemps coute que coute et des politiques et élus qui doivent trouver les moyens de participer au financement du fonctionnement, pour maintenir ce souffle d’AUDACE et de construire avec nous ce bien commun qu’est cet équipement des Hauts de Belleville.
Voir ci-dessous le reportage de Télé Bocal sur l’inauguration